top of page

Exportation des DEEE

 

Les DEEE sont exportés d'Europe, des États-Unis, du Japon ou de l'Australie vers des décharges, principalement en Inde (New Delhi, Mumbai, Chennai et Ahmadabad), à Karachi (Pakistan), à Lagos (Nigéria), à Accra (Ghana) et en Chine (Guiyu) (1), où le coût financier du traitement des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) est bas. Depuis l'Europe, le Japon et l'Australie ; ces exportations sont illégales et organisées par des entreprises bateau (trafic international) qui falsifient les documents d'identification des marchandises contenues dans les conteneurs : les objets sont déclarés par les transporteurs comme du matériel électronique d'occasion car leur export est autorisé (3). Une fois dans le pays d'importation, ces déchets sont achetés en grande quantité pour en extraire les métaux précieux, entre autres. Des douaniers et des agents de la police maritime sont présents dans les ports européens pour empêcher l'exportation de (DEEE). Le problème est que pour contrôler les appareils contenus dans un seul conteneur il faut environ 5 heures (4).

 

Au Ghana, 300 conteneurs d'appareils électroniques sont importés chaque mois depuis l'Europe. Officiellement, ces cargaisons d’appareils hors d’usage sont destinées à être « réutilisées » (5) et sont souvent déguisées en actions caritatives. Mais seulement 15% des appareils sont des EEE réparables. Tout le reste (85 %) part à la décharge d'Agbogbloshie, banlieue d’Accra (la capitale du Ghana), qui s’étend sur près de 10 kms (5). Dans la décharge, ce sont les enfants (principalement) qui démontent les appareils et récupèrent les pièces, ils brûlent les composants en plastique ou en caoutchouc (sans gants ni masque) pour récupérer les métaux qui s'y trouvent (surtout le cuivre) ou s'aident d'un aimant pour rechercher ces métaux... et gagnent environ 1 euro par jour (5).

La Chine récupère la plus grande partie des déchets électroniques mondiaux (34 millions de tonnes, environ 70% des DEEE annuels mondiaux), 50 à 100 conteneurs de déchets électroniques arrivent chaque jour dans le port de Hong Kong puis ils sont transportés vers Guiyu et vers l'Asie (1). À Guiyu, 80% de la population (150000 habitants) travaille dans le recyclage informel : c'est le plus grand site mondial de « recyclage » des DEEE (3). Là bas, les travailleurs (au service des importateurs) récupèrent d'une part le cuivre, l’or et les métaux rares des DEEE et d'autre part; les puces électroniques, les transistors, les circuits intégrés… des cartes mères. Ces pièces et matériaux seront ensuite revendus; un grande partie de ces pièces seront revendues comme du matériel neuf dans des centres commerciaux, notamment à Shenzhen.

En Inde, ils brûlent aussi à l’air libre les DEEE pour en extraire des métaux comme le cuivre (6) et les pièces d'intérêt. Près des décharges il y a des petits ateliers où des travailleurs (souvent jeunes) détachent des cartes électroniques, des condensateurs, des circuits intégrés, etc. ; soit pour les revendre, soit pour en extraire les métaux précieux avec des substances chimiques telles que l’acide nitrique ou sulfurique concentré, la soude caustique, le mercure et l’arsenic (6). Plus d’une centaine de milliers d’Indiens travaillent dans des installations de recyclage non formels (6).

© 2015 "Le Destin des Déchets" Hosted by Wix.com

bottom of page